La Suisse botte en touche

Suisse fortin FC 40

Suite à la votation suisse du 9 février, le Conseil fédéral vient de révéler les modalités qu’il compte appliquer pour respecter la volonté populaire. Avis de tempête en prévision !

D’abord, la Suisse appliquera effectivement le système des quotas tel qu’il a existé entre 1970 et 2002. Cette décision, quelles qu’en soient les modalités, ira forcément à l’encontre des règles de libre circulation édictées par l’Union européenne. Celle-ci devrait donc mettre rapidement fin aux actuelles négociations bilatérales qu’elle a engagées avec la Suisse. Le mano a mano pourrait être sanglant !

La notion d’immigration s’appliquera également aux frontaliers. Pour l’ensemble des travailleurs venant de l’étranger, le gouvernement fixera en effet un chiffre annuel maximum (par exemple 60.000) au-delà duquel aucun nouveau permis ne sera accordé, sauf pour des périodes de séjour de moins de quatre mois non renouvelables.

Le Conseil fédéral sait bien qu’à terme, la Suisse ira à l’affrontement. S’il a retenu l’application la plus stricte de la votation du 9 février, c’est peut-être pour en faire la preuve à l’intention du peuple suisse, avec le secret espoir que les premières conséquences de cette fermeture l’inciteront à voter différemment lors d’une consultation à venir.

C’est un pari risqué. On ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif et, majoritairement, la Suisse profonde ne veut plus d’immigrés. Tel n’est pas l’avis des cantons francophones, qui n’ont pas voté dans ce sens le 9 février. Mais la loi s’appliquera à tous, même si les besoins des cantons pourront être partiellement pris en compte dans l’attribution des quotas.

La Suisse survivra sans nul doute à ce vilain épisode. Mais le Grand Genève, tout juste porté sur les fonts baptismaux ? Pas sûr ! Les communes gessiennes, qui viennent déjà d’apprendre une notable diminution des subventions d’Etat, doivent maintenant prévoir une baisse de la rétrocession genevoise – ou en tout cas l’arrêt de son incessante progression. Avant d’engager de grands travaux – ou simplement de nouveaux fonctionnaires, les communes et surtout la Communauté de communes seraient bien avisées d’y réfléchir à deux fois.

A quelques heures du match Suisse-France, le match Suisse-Europe est déjà programmé. Il durera certainement plus de 90 minutes et, si le résultat reste évidemment incertain, il laissera sans nul doute pas mal de joueurs sur le carreau !

 

AD. (20.6.2014)

 

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