Aéroport: un coup dans l’aile

Dirigeable FC 35b

La piste B de l’aéroport de Genève-Cointrin, les Ferneysiens la connaissent bien. Engazonnée, parallèle à la piste principale, au contact direct de la frontière avec Ferney, elle accueille par beau temps une kyrielle de vols dits de plaisance.

Des vols sans doute plaisants pour les passagers mais pas pour les riverains, la spécialité de ces petits avions à hélcies étant de faire un boucan fou et de ne pas respecter les voltes officielles, passant allègrement au-dessus du quartier des Tattes et empêchant les résidents, à la belle saison, de profiter de leur jardin ou de leur balcon.

Or, l’aéroport est à l’étroit, chacun le sait, et certains caressent dans un silence assourdissant le projet de doubler l’actuelle piste principale par une autre psite en béton, sur l’emplacement – voire le prolongement – de l’actuelle piste B, dont l’existence n’a jamais été reconnue par les accords franco-suisses de 1957.

La France, qui s’est appuyée sur les accords internationaux pour tenter de faire abattre une bonne partie des bois de la Bagasse, oublie consciencieusement de rappeler à la Suisse que la fameuse piste B n’a aucune existence légale. Les responsables genevois en profitent pour rêver…

Certes, l’agrandissement actuel de l’aéroport concerne l’extension du terminal et d’autres aménagements mineurs mais en aucun cas le bétonnage de la piste B. Officiellement. Ce 21 février, la Tribune de Genève publie néanmois un intéressant article dans lequel l’exprime Jean-Claude Cailliez, présenté comme  un « historien de l’aviation et observateur avisé du développement de Cointrin. » Que dit Cailliez des travaux actuels  et de l’avnir de Cointrin?

« Tout cela n’est que du bricolage (..) Il nous manque -actuellement un visionnaire comme Louis Casaï, qui dans les années 50 a su négocier un échange de terrains avec la France pour étendre l’aéroport. Les gens réfléchissent à l’intérieur de leurs frontières ou de leur mandat et sont incapables de faire de grandes réformes ».

Selon la Tribune, Jean-Claude Cailliez « suggère de rallonger et bétonner la piste en gazon utilisée par l’aéro-club. Ce qui permettrait d’y faire atterrir (mais pas décoller) certains petits jets privés et éviterait aux avions légers d’encombrer la piste principale en cas d’intempéries. Enfin, si le projet de terminal low cost a été mis au rebut, un second terminal sera nécessaire un jour, selon Robert Deillon (directeur de l’aéroport, NDLR). Mais tout cela est de la musique d’avenir et ne fera au mieux que repousser l’échéance ».

Un bel avenir, en effet, que nous concocte l’aéroport avec le silence complice des autorités françaises.  Un jour prochain, c’est tout Ferney qu’il faudra soumettre au PEB ( Plan d’Exposition au Bruit ). A Paris, on s’en fout puisqu’on n’entend ni les nuisances de la piste B, ni celles de la piste principale.

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