La réponse du bouvier à l’adversaire

Bouviet Gégout

« Tout ça est politique », telle est l’explication que Bo-Bou-Bou, grand chef à Gex et – plus vraiment – pharmacien à Cessy, donne de ses déboires avec le Conseil de l’Ordre des pharmaciens. Rappelons qu’au début de l’année (mais son aventure vient à peine de fuiter), l’apothicaire Bouvier a effectivement été interdit d’exercer le métier de pharmacien pendant 14 mois. Ce qu’on appelle un traitement de longue durée.

Prévenu de notre candide curiosité par son chef de cabinet, Bo-Bou-Bou est immédiatement sorti de sa retraite vacancière pour nous donner, par téléphone, sa version de l’affaire.

Pharmacien d’officine, Bouvier a créé, en parallèle, une société d’achat de médicaments en gros, histoire de faire baisser les prix. Pour le pharmacien, bien sûr, pas forcément pour le malade… Or, aux yeux de la loi et du conseil de l’Ordre, un pharmacien d’officine ne peut pas être, en même temps, pharmacien en gros. D’où la sanction particulièrement sévère, imposée au phare mammaire (pardon, au pharma-maire) de Cessy.

Casino perfusion

Comme n’importe quel conducteur pris en excès de vitesse, Bo-Bou-Bou conteste évidemment la faute et la sanction. D’ailleurs, dit-il, le tribunal a déjà été saisi et, s’il le faut, notre pharma-maire ira en cassation, voire devant la Cour européenne de justice. Le hic, c’est que ces actions ne sont pas suspensives et que donc, jusqu’à nouvel ordre, Bo-Bou-Bou n’est plus pharmacien jusqu’au 1er avril 2015. Sans blâââââââgue!

Tout justiciable a évidemment le droit de se défendre. Mais pas forcément celui de dénoncer ses petits camarades. Or, dit Bouvier, « tout ça est politique et mes ennuis sont venus d’une lettre anonyme ». Pas si anonyme que ça puisque Bo-Bou-Bou en attribue la paternité ou l’inspiration à Hubert Bertrand… ou à Jules Emery ! Pourquoi pas les deux ?

Machine à écrire

Tout ça ne colle pas vraiment. On imagine mal Jules Emery se vengeant aujourd’hui d’une défaire électorale que lui a infligée Bouvier en 2008, à Cessy ! Quant à Bertrand, pourquoi se serait-il lâchement attaqué à Bouvier alors que celui-ci n’était pas encore président de la CCPG et n’avait donc pas encore empêché sa réélection comme vice-président de cette même CCPG. De toute manière, il n’y a en pareil cas que deux solutions : ou bien on dispose des preuves et on les montre, ou bien on n’en dispose pas et on ferme sa gueule ! Ce que Bo-Bou-Bou semble avoir beaucoup de mal à s’imposer.

Reste la question principale : Bouvier aurait-il été élu à la présidence de la CCPG si les délégués communautaires, chargés de choisir en leur sein le canasson le plus présentable, avaenit été au courant de l’affaire ? Bo-Bou-Bou prétend que oui mais, s’il en est tellement certain, que n’a-t-il apporté cette information à ses collègues, dans son discours de candidature ?

Après le chef de cabinet d’Etienne Blanc taguant des slogans anti-Hollande, voici la purge de Bouvier frappé par une lettre de cachet. La CCPG, qui a d’autres chats à fouetter d’urgence, ne se sortira-t-elle donc jamais de cette atmosphère délétère qu’elle porte avec elle depuis les fonts baptismaux ? Pas sûr que le bris du thermomètre suffise à faire tomber la fièvre.

Alex Décotte, 28.7.2014

 FC thermo

 

6 réflexions sur « La réponse du bouvier à l’adversaire »

  1. Après les tags, la fraude et la radiation… pour être président d’un EPCI et maire d’une commune il faut faire preuve de probité et être insoupçonnable surtout lorsque l’on ne possède pas encore un fort capital de légitimité et de reconnaissance auprès des gessiens et des autres institutions. Imagine-t-on un fonctionnaire radié de la fonction publique 14 mois devenir maire ? Imagine-t-on un boucher interdit d’exercer sa profession devenir maire ? Quelle crédibilité pour la CCPG face à ses interlocuteurs maintenant que la perte de confiance et le doute se sont installées ?

  2. Quand on reçoit une lettre anonyme, on n’écrit pas que ça vient de Mr… ou Mr. On se renseigne, ou on se tait, car cela est proche de la diffamation. Si j’étais une des deux personnes suspectées , je ne laisserais pas passer ça. D’autant plus que quand on est coupable et puni, on se fait petit !

  3. Dénonciation par lettre anonyme, quel courage !
    Les gens feraient mieux de s’occuper de ce qu’il se passe chez eux au lieu de regarder par la fenêtre des autres.

    • Est-ce une dénonciation quand il s’agit de faits reconnus par une autorité compétente comme étant un acte délictueux que chacun doit connaître quand il s’agit de quelqu’un de « public », qui devait avoir l’honnêteté de dire « ce qui lui arrivait  » à tous les élus de la CCPG, avant d’en demander la présidence ?

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