L’Etat s’accroche aux branches

 

25 mars 2008

Avion vache

Après sa condamnation définitive dans l’affaire des bois de la Bagasse, l’Etat avait fait savoir, l’année dernière, qu’il ne s’opposerait pas à la décision de justice. Bien fol qui s’y fie!

Depuis plusieurs semaines, le préfet de l’Ain avait, dans ses cartons, un nouveau projet d’abattage, qu’il s’apprête à concrétiser rapidement. Le maire sortant et battu, Duty, en avait d’ailleurs été prévenu bien avant les élections municipales mais s’était  gardé d’en avertir les électeurs. Bien lui en a pris, soit dit au passage, car il n’aurait peut-être pas obtenu les 10% de voix nécessaires au maintien de sa listre et, donc, à sa présence pour six ans sur le banc de la minorité. Mais passons…

François Meylan, devenu François 1er par la grâce du suffrage populaire, fut un des premiers (à la tête de l’association Ferney-à-Venir) à combattre le premier arrêté de 2004, aux côtés de deux autres associations (Vivre à Ferney et Association de Défense des Bois de Ferney). Ensemble, ces trois associations avaient soutenu l’action des éco-citoyens accro-branchistes qui, en s’installant dans les arbres au nez et à la barbe des bûcherons et des gendarmes, avaient réussi à retarder les abattages jusqu’à la première décision de justice, sauvant ainsi une petite partie, la plus belle, de la forêt promise à l’anéantissement.

Bon gré, mal gré, l’Etat avait fait mine d’en prendre son parti. Les trois associations avaient même été invitées à plusieurs réunions, tenues à la sous-préfecture en vue d’un reboisement raisonné des zones saccagées. Force est aujourd’hui de le reconnaître: tout ça n’était que du pipeau !

En 2004 déjà, les Ferneysiens s’étaient rendus par centaines à la Bagasse pour protéger « leur » bois. Une extraordinaire solidarité citoyenne était née, qui est restée dans tous les coeurs et toutes les consciences. Même les centaines de gendarmes, réquisitionnés dans leurs lointaines casernes pour venir mater les indociles, avaient fini par leur montrer sympathie et même, parfois, soutien ! Quant aux télévisions, accourues de Suisse, de France et de Navarre, elles avaient fait leurs choux gras des accro-branchistes et de leurs exploits à la Robin-des-Bois, de la retraite piteuse de l’huissier de justice requis pour constater le corps du délit, du va-et-vient incessant des citoyens ferneysiens apportant boisson et nourriture aux héros suspendus dans les arbres, de l’apparition impromptue de Francis Lalanne (vidéo: cliquez ici) venu chanter aux côtés des citoyens …

Il faisait froid lorsque les premiers éco-citoyens se sont hissés dans les arbres. Presque aussi froid qu’en ces tristes mais prometteurs lendemains de Pâques.  En 2004, le frimas n’avait pas empêché les habitants de Ferney et les éco-citoyens d’accourir en masse au secours de nos bois. A n’en pas douter, si l’Etat s’obstine, il en ira de même cette année et, cette fois, le nouveau maire sera parmi ses administrés rebelles. Plus difficile, pour les forces de l’ordre, de manier la matraque.

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