Meylan fait parler les morts

Avec François Meylan, on n’est jamais déçu ! Lorsqu’il l’exerçait encore, le goût du pouvoir avait fichtrement tendance à lui monter au melon. Maintenant qu’il l’a perdu, le melon s’est fait citrouille, faute de carrosse.

François par Loche webDéjà, dans son combat perdu pour se faire réélire à la mairie de Ferney, il n’avait mégoté sur aucune vilénie. On se souvient en particulier de ce vieil article du Pays Gessien (1975)  exhumé d’on ne sait où et qu’une main anonyme avait placardé à la mairie quelques heures avant la passation de pouvoir à son successeur, Daniel Raphoz. Candide avait tiré « La honte » et n’a pas changé d’avis.

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Or, voilà-t-y pas qu’à quelques jours du premier tour des élections départementales (où Meylan est à nouveau candidat contre Raphoz), cette veille affaire recuite réapparaît, cette fois sur son propre blog. Quelques heures seulement, d’ailleurs, comme si François avait pris conscience un peu tard de sa maladive rancœur et des ennuis que cela pouvait lui attirer. Candide a tout juste eu le temps de lire la page du blog mais pas celui d’en capturer l’image. François prétendra-t-il que nous fabulons ? Heureusement pour nous, si le retrait de l’article a été très rapide sur le web, il l’a été un peu moins sur sa version mobile. Jugez plutôt :

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Dans sa hargne anti-Raphoz, Meylan ne se contente pas d’exhumer les moisissures, il en appelle même à Voltaire. Eh oui, sur son blog encore figure, à la page Culture, un unique articulet qui vaut son pesant de bouse. On y découvre une lettre de Voltaire envoyée de Ferney et datée du 28 avril 1773. La voici in extenso, orthographe garantie :

Monsieur,vous vous souvenez avec quelle insolence le nommé Raffo s’opposa à tous vos ordres il y a quelques années, et comme voulut depuis faire rentrer dans une maison de Ferney une femme de mauvaise vie que vous en aviez fait sortir en exécution des ordres du gouvernement.

Monsieur le Marquis de La Tour Dupin vous manda quelque temps après de le faire mettre en prison pour ses mauvais déportements; vous eûtes la bonté de lui pardonner dans l’espérance qu’il se corrigerait. Il met aujourd’hui le trouble dans le village, il vexe ses voisins, il interrompt leurs travaux nécessaires, il usurpe des morceaux de terre que nous avions concéder Mad.Denis et moi à des habitans du village.

Il n’est pas juste que le village entier soit en proie aux méchancetés d’un savoyard déserteur qui veut dominer sur tous les communiers sous prétexte qu’il a acheté dans ce païs une charge de notaire. Nous vous prions, Monsieur, Mad.Denis et moi, de vouloir bien secourir nos pauvres habitans contre les entreprises continuelles de cet étranger.Si vous pouvez en défaire ce païs, nous vous aurons une obligation bien grande. J’ai l’honneur d’être avec un attachement respectueux Monsieur votre très humble et très obéissant serviteur. Voltaire.

Naguère, certains filous de la politique se vantaient de faire voter les morts. Meylan, lui, n’hésite pas à les faire parler.

2 réflexions sur « Meylan fait parler les morts »

  1. Puisqu’il tente un coup par la bande avec petit effet et trou dans le tapis, je me permets aussi de lui rappeler ce que dit Voltaire, et qui s’applique idéalement à ce Meylan (frit ?) : « J’ai vu en ma vie bien des hiboux se croire aigles ».
    11 janvier 1760 au comte d’Argental
    Vale.

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