Lettre ouverte à un président fermé

Plume longue

A la fin du dernier conseil communautaire, une lettre ouverte, signée par plusieurs dizaines d’élus, a été lue par le maire de Challex, Pierre Dumarest. Sur l’omnipotence partisane du vain Blanc lors de l’élection des délégués à l’ARC (voir notre éditorial de janvier), tout est dit. La seule question qui vaille désormais, c’est de savoir si les responsables de ce déni de démocratie pourront réparer les pots cassés, et s’ils le voudront. Nous publions ce texte in extenso et sans commentaire.

Le 28 janvier dernier, la Communauté de communes du Pays de Gex a élu ses délégués au syndicat mixte de l’ARC par un scrutin dont la « préparation » politicienne n’aura échappé ni aux observateurs ni à la presse. Rappelons que ce nouveau syndicat a pour mission la mise en place de l’agglomération transfrontalière avec Genève en regroupant l’ensemble des communautés de communes françaises : savoyardes, gessienne et bellegardienne.

Etienne Blanc voulait imposer en coulisses une liste de cinq élus de sa droite et trois élus de gauche « non alignés » pour les huit postes à pourvoir. Comment accepter dans un fonctionnement dé¬mocratique une liste de huit noms pour huit postes ?

N’ayant pas donné suite à cette proposition, les conseillers communautaires de gauche ou « non alignés » ont été « châtiés ». En effet, avec l’organisation en sous-marin de l’élection, la majorité de droite de l’assemblée a élu l’ensemble des titu¬laires à l’ARC. Il faut aussi revenir sur la désigna¬tion des candidats au groupe de travail sur l’aéroport Nord où la majorité d’Etienne Blanc a fait la démonstration de son ostracisme à l’égard de cer¬tains candidats : cela fait beaucoup, beaucoup trop !

Les présents signataires de cette lettre ouverte, tous membres du conseil communautaire, ont pris acte de ces lamentables épisodes. Ils veulent manifester l’inquiétude que fait naître, pour le fonctionnement de la communauté de communes et celui du futur syndicat de l’ARC, de tels débordements. Ils veulent aussi adresser plusieurs observations à la majorité qui a soutenu Etienne Blanc, à cette occasion : nous avons besoin d’unité et non de division pour faire avancer les projets du Pays de Gex ; l’utilisation partisane et sectaire de la composition de notre assemblée de coopération intercommunale conduit à une radicalisation stérile des positions ; la posture hégémonique, d’un autre âge, qui a prévalu dans les conditions de ce vote est inacceptable dans un établissement public de coopération intercommunale.

En ce qui concerne le syndicat de l’ARC, les élus communautaires qui se sont prêtés à cette caricature de démocratie portent une lourde responsabilité. Ils ont envoyé une délégation du Pays de Gex qui ne respecte pas la diversité de notre territoire, en termes de sensibilités politique, d’équilibre des populations rurales et urbaines et de la présence des principales communes frontalières. Il s’agit pourtant d’un organe d’élus au troisième degré où la règle d’une représentation équilibrée est impérieuse.
Si rien n’est fait rapidement pour remédier à cette situation, il est à craindre que les positions se radicalisent et que s’altère pour longtemps la confiance entre les membres de la CCPG. Il devient donc urgent de clarifier, dans le règlement intérieur, les modalités de représentations des différentes sensibilités dans les instances de la CCPG et de leur droit d’expression.

La mise en place de ce syndicat de l’ARC était l’occasion d’introduire un minimum de principes démocratiques, côté français, dans la construction de l’agglomération transfrontalière. La majorité d’Etienne Blanc, au lieu de poser proprement la première fondation de cette construction, a préféré s’inféoder à la destinée d’un homme. Or, c’est le destin de tous les Gessiens qui est en jeu.

Madame, monsieur, par cette lettre ouverte, nous voulons vous informer de notre perte de confiance dans le fonctionnement de notre communauté de communes. Cette évolution sectaire conduit par exemple à exclure les communes de Ferney-Voltaire, Prévessin-Moëns et Saint-Genis-Pouilly, soit près de 30% de la population gessienne, de cette instance de l’ARC qui les concerne pourtant directement.

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