Ferney pas à la Fête

Lampions

Ainsi donc, c’est décidé, la Fête à Voltaire 2012 sera dédiée à Rousseau (!) et se déroulera au château. Pourquoi pas ? Ou plutôt, pourquoi ?

François 1er, roi de Ferney, ne jure que par la culture. Ce devrait être une bonne nouvelle, nous voilà donc rassurés ? Pas vraiment ! L’engagement culturel de François 1er est essentiellement fait d’amitiés et de circonstances. Prenez le théâtre du Châtelard, créé naguère par Hervé Loichemol, ami (de circonstance?) des maires successifs avant de devenir leur ennemi acharné ( et toujours de circonstance). Pour Loichemol, soutien tonitruant de sa campagne électorale victorieuse, François 1er a décidé de réhabiliter et de ré-ouvrir, à grands frais, ce lieu que son prédécesseur avait fermé après la faillite de l’Auberge de l’Europe, (très) chère à Loichemol. Chiche, voilà le Châtelard ré-ouvert, Loichemol ré-installé, sa première pièce montée et là, patatras, Loichemol est subitement nommé directeur de la Comédie de Genève. Le Châtelard va-t-il redevenir un désert ? Que nenni ! Ecoutez plutôt…

Au début de la Fête à Voltaire, sous l’ineffable Duty, Loichemol avait été associé à sa copine, Simone Audemars, pour inventer cette manifestation naissante. Résultat honorable, sans plus. Duty fait alors appel à de nouveaux metteurs en scène. Exit Loichemol. La Fête prend son véritable essor. Chaque année, des milliers de Ferneysiens s’y pressent. A l’époque, pour François-pas-encore-1er, tout cela n’est plus assez culturel pour qu’il s’y associe:

« Après quelques années d’existence, cette fête a perdu sa cohérence et son originalité. L’envie légitime de s’amuser est toujours là, les associations et le public aussi, mais la dimension culturelle s’est envolée. L’odeur des brochettes et l’énergie des interprètes du répertoire voltairien ne parviennent plus à masquer la pauvreté des mises en scènes, l’incongruité des mélanges pseudo-culturels qui mettent sur le même plan des œuvres et des ripailles. » (François Meylan, 21 juin 2006, in Bulletin de l’association Ferney-a-venir).

A peine élu à la mairie, François 1er met fin à l’engagement de Pierre-Marie Carlier, metteur en scène de la Fête précédente (de haute tenue culturelle) pour le remplacer pas… Simone Audemars, la copine de Loichemol. Le succès n’est pas vraiment au rendez-vous, l’affluence décline mais Simone est maintenue au poste, tandis qu’Hervé récupère le Châtelard… jusqu’à sa nomination à Genève et son remplacement par Simone, elle-même remplacée à la Fête par Michel Toman, un autre copain … Une espèce de Triangle des Bermudes !

Après l’édition 2011, assez réussie, c’est donc ce même Toman qui sera chargé, en juin 2012, de faire « monter » la Fête au château. Les Ferneysiens, qui avaient pris leur plaisir et leurs habitudes au centre de Ferney, déambulant dans les rues entre les stands et les spectacles, accompagneront-ils le déménagement au château ? En cas de mauvais temps, même quelques heures avant la Fête, piétineront-ils allègrement, dans le parc, le gazon gorgé d’eau alors qu’en ville, rues et trottoirs auront déjà séché ? Bref, à vouloir bien faire, ne va-t-on pas tuer dans le parc du château une Fête qui avait désormais pris ses marques au centre ville ?

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