Marie-Paule nous taille une plume

 Maîtresse seinsa

Mon cher Candide,

Vu qu’la camionnette était en rade, j’ai pas pu m’faire voir à ton centenaire. Pis d’puis qu’ma copine d’Greny s’est fait suriner, mêm’qu’c’est passé au tribunal, j’fais gaffe d’pas trop m’montrer.

J’sais pas c’qu’y a dans le temps mais c’t’été y est v’nu un paquet d’barbus, pis qu’les morpions. Des qu’écrivent dans les canards locaux, tu vois.

Torell’heure qu’y m’dit ? Non, j’ai qu’mes fesses j’y réponds, c’est deux sacs. Tire pas sur ma fausse barbe pass’que j’vou­drais pas qu’Assurancethoiryx y m’voie ici. J’pisse pour lui dans l’Gessien, j’suis son chantre. Je 1’torch’ par derrière et par devant, j’y fais des articles pompiers à sa gloire. J’suis son nègue, y m’paie avec la caisse noire, les Thoirysiens y voient qu’du bleu et Monnet l’milliardaire rose y voit rouge.

Un coup, rent’ deux barbus, des vrais ceux-là. Tou-zozo, j’suis du Daubé Libéré. L’aut’ c’est Bur-nono, animateur de réunions politiques. Pendant qu’j’fais jouir l’zozo,  l’aut’y barbouille les fesses avec avec RN. Route nationale ? j’y d’mande. Non. Réserve Naturelle, c’est moi Bur-nono l’inventeur, mais j’l’ai r’filée à un aut’ barbichu. Laurent-l’écolo. Si Ségolène ell’signe l’décret, y fou­tront d’dans tous les barbus, les singes ça fait toujours rire.

Grand moment avec un râblé qu’arrive barbichette au vent, à vélo. Y s’présente, Vert-singé, v’la deux-cents balles, fais fissa, j’dois en pisser une poul’Gessien. A poil les avait tout’ vertes et poisseuses. Y m’dit les deux boules c’est les verts, l’créateur au milieu c’est Génération écologie et l’gluant c’est l’miel de mes abeilles. J’y lave tout dans la bassine rose et j’y sens qu’y a des hémorroïdes. Aïe ! C’est la selle du vélo qu’y m’dit. Ca s’rait-y pas plutôt Meylan qui t’la mis bien profond aux cantonales ou ton maire Bertrand l’Empoudré avec ses ustensiles de figaro ? Y part sur sa bécane sans pédales.

Un aut’ barbudo qu’entre. Tu ni remets qu’y m’dit, j’suis Lanselme ton ancien instit’ à la communale. Grand cochon c’est toi qui m’tripotais dans les ouatères, qu’est-ce que tu d’viens ? J’ai seul’ment changé d’ouatères. J’écris dans l’Gessien, la Tribune de G’nève et Ferney-que-Meylan-aime. T’es une vraie pute comme moi, qu’j’y dis. Pas vrai, seule­ment faux-cul. Mon papa y était gendarme, moi sous-bitte à l’armée, L’gard’-à-vous j’connais. J’suis l’mercenaire d’la plume sergent-major qu’y dit en m’honorant à la hus­sarde.

Un soir à la fraîche arriv’ un bien portant, ch’veux bouclés genre bon dieu grec, barbe genre grec ou fauss’ barbe j’ai pas bien vu. Eteins la loupiote qu’y m’dit en m’glissant deux biftons dans la raie, et appelle-moi François-Marie Arouet. J’avais déjà senti ailleurs ses mains sur moi. R’niflé c’t’haleine sulfureuse, tâté la souplesse de son préservatif en LATEX DOTECE. Dis-moi qui t’es mon chéri j’y d’ mande. J’aurais voulu êt’ Voltaire mais j’suis qu’un EXCEDE TOTAL, un nom changé par l’anagramme. Nana-gramme.

Nana-gramme. Est-ce que j’ai une gueule de nana-gramme ? J’ai rien pigé, l’est r’parti en s’enroulant dans sa cape. J’te laisse à tes Délices et pars pour Ferney.

Mon Candide, si tu croises par Ferney une espèce d’EX-DECALOTTE, tu lui diras qu’y r’vienne me voir. Avec ou sans barbe. Je l’reconnaîtrai bien !

 

Grosses bises d’ta Marie-Paule.

 

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