Marie-Paule candidate à la condition féminine

MLH FC 37 p3a

Mon Candide.

Avec les z’élections, je m’suis dit qu’y fallait en profiter pour m’faire voir avec mon Prix Nobel d’la Fesse. Les grosses légumes étant pas partants dans l’Pays d’Gex, j’ai planté ma fourgonnette d’vant l’églis’ de Brou, chez les Bressans, et j’ai mis une pancarte

FEMMES DE GAULE, VOTEZ MARIE-PAULE !

Ça fait historique et Cinquièm’ Républiqu’.

Y’ en pass’ sul’boulvard et l’premier à entrer, Michou Zinzin qu’y dit, d’la Bresse agricole et rurale, pose ses sabots, lèv’sa flanelle sur un bide tout doré, ventre jaune qu’y m’raconte, tât’ donc ma ch’minée sarrazine et mes panouilles d’maïs. Un vrai plouc. Deux cents balles et dehors.

Ma grosse chatte, fais un bisou à ton p’tit Lulu Guigui et amène ta plastics valley sur ma presse à injecter. Carré l’mec, j’suis pas maigrichonne mais v’là qu’y m’secoue d’ses 130 kilos d’député, doit trop bouffer à Oyonnax. Dans l’émotion la porte s’ouv’ et passe la tête d’un p’tit vert. Eric Guigui. J’t’apport’ une fleur qu’y dit et y plante un tournesol ent’ les miches du gros Lulu. Ça doit êt’ ça l’éco-logis.

Un coup j’sors sul’boulvard. J’accost’ un grand blond avec un cochonnet en laisse et une pancarte « Votez Jacquou Bobo ». J’ouv’ et y dit à son cochonou: « Ent’, mon p’tit Chirac. ». Conversation. M’racont’ qu’a pas été élu à cause d’une porcherie. D’puis s’bal­lade avec un porcelet. S’entrain’ comm’ ça à apprivoiser d’nouveaux électeurs.

Arriv’ une gross’ bagnole, chauffeur cas­quette, sort un beau gosse, au moins trois sèches au bec, hésit’ un moment, rent’ par derrière, planqu’ ses clopes dans la bassine rose. Chèque signé Charly Mimi, s’met illico un préserve en cuir fin marqué Le Tanneur à Belley. Emmerdée que j’suis pass’que j’suis cont’ lui aux élections comm’ j’suis tout cont’ au plumard quand y s’arrêt’ à Greny. Va-t-y m’remettre ? Non. S’taille en rallu­mant ses clopes, sûr d’avoir convaincu une nouvell’ militante.

C’est beau la politiqu’. Avec ma condi­tion féminine, je m’voyais déjà à Paname sous les dorures, comm’ la Cicciolina chez les ritals, des fleurs dans la tignasse et les nibards à l’air. Final’ment j’suis pas été élue mais j’désespère pas. P’têt’ qu’un p’tit matin on m’trouv’ra dans la bagnole à Giscard, à l’heur’ du laitier. Le grand rêv, quoi. Mais j’finirai bien par rev’nir vers toi, mon Candide, m’fair’ pardonner tout ça.

Mimis.

Ta Marie-Paule

 

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